vendredi 10 mai 2019

Hiroshima la véritable Histoire



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La journée du 6 août 1945 restera pour les habitants de Hiroshima la pire de toute leur histoire. Ce jour-là, quelques Japonais avaient bien remarqué trois avions dans le ciel, mais nul ne s'en était inquiété, les sirènes n'avaient pas retenti. Trop peu d'avions pour annoncer un véritable raid aérien.
À 8 h15, sous un soleil d'été, une bombe atomique de 5 tonnes est lâchée d'un B-29 américain, à 10 km d'altitude, file droit sur la ville, puis explose, 43 secondes plus tard, à 500 mètres au-dessus de la ville, provoquant une déflagration comme on n'en avait encore jamais vu. L'équivalent de 17 000 tonnes de TNT qui s'embrase dans une gigantesque boule de gaz incandescente, rasant entièrement la ville sur un rayon de 5 km. Le souffle de l'explosion plonge la ville dans une vision d'apocalypse, ne laissant qu'un paysage de désolation. Près du point zéro, aucune trace de cadavres, les corps se sont littéralement désintégrés, ne restait rien que des silhouettes en forme d'ombre. Michihiko Hachiya, médecin japonais, lui-même blessé au cours de l'explosion, raconte dans son Journal d’Hiroshima, les corps carbonisés, les incendies, les brûlures. Les survivants se déplacent, tels des pantins désarticulés, les bras ballants, pour éviter que les lambeaux de chair fondue ne viennent se coller contre leur corps. Et puis, il y a la soif, celle qui pousse des milliers de Japonais à venir s'abreuver dans les rivières contaminées, et à mourir instantanément. Les rivières charrient des cadavres par milliers, des radeaux humains de cadavres...
Mais quelle est donc cette bombe, s'interroge, hébété et perplexe, Michihiko Hachiya, quelle est donc cette bombe capable d'anéantir une ville entière ?
Cette bombe a été conçue et fabriquée à Los Alamos, dans le désert du Nouveau-Mexique, aux États-Unis. C'est Albert Einstein et Leo Szilard, qui inquiets des avancées allemandes sur la fission nucléaire, écrivent le 2 août 1939, une lettre au Président américain, F.D Roosevelt, pour lui signifier la nécessité de développer et d'orienter les recherches scientifiques en vue d'obtenir cette fameuse bombe atomique. Convaincu, le Président américain donne son feu vert. Ainsi naît le Projet Manhattan, dans lequel militaires, industriels, politiques et scientifiques vont collaborer étroitement dans le secret le plus absolu.
150 000 personnes travaillent, de près ou de loin, à l'élaboration de la bombe. Deux milliards de dollars seront investis dans le programme. À ce niveau, on comprend aisément pourquoi les militaires ont exigé d'utiliser la bombe sur le théâtre des opérations. Afin de tester et d'expérimenter concrètement cette nouvelle arme de destruction massive, Hiroshima fut justement choisi pour cible, parce qu'elle se trouvait être une des rares grandes villes japonaises épargnée par les bombardements, et que, de ce fait, on pouvait constater, de visu, plus facilement, les effets dévastateurs de la bombe...

Le documentaire cherche à démystifier une idée, une croyance manifestement répandue dans l'opinion publique, et défendue par certains historiens, selon laquelle, la décision du Japon d'accepter la capitulation sans condition serait directement imputée aux effets dévastateurs des deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Ce qui revient à dire que, devant la nouvelle et spectaculaire arme de destruction massive, le Japon aurait fini par céder aux injonctions américaines. Mais depuis la déclassification des archives japonaises, on a compris que la reddition japonaise a été la conséquence d'un élément clé longtemps sous-estimé : la déclaration de  guerre faite par la  Russie au Japon, le 8 août 1945. Ce qui explique pourquoi le Conseil suprême, réunissant les membres importants du gouvernement japonais, s'est réuni le 9 août 1945 pour la première fois depuis le début de la guerre. 



Une déclaration de guerre qui sonne le glas des derniers espoirs diplomatiques pour les Japonais. Car jusqu'à cette date, le Japon espérait toujours négocier les conditions de la capitulation par l'intermédiaire de Staline, pour pouvoir s'entrouvrir une porte de sortie honorable. Il y avait encore de l'espoir pour trouver une issue. Mais après la déclaration de guerre du 8 août, la donne change radicalement. Désormais, il ne peut plus y avoir de solution diplomatique. Ne reste que l'option militaire, et les dirigeants japonais vont très vite comprendre que leur destin est scellé. Car si le Japon peut, à la rigueur, opposer une résistance acharnée face aux Américains, il ne peut en revanche plus rien militairement, face aux deux géants réunis... 
Le 9 août, à quatre heures du matin, les troupes soviétiques envahissent la Mandchourie, et défont en peu de temps une armée japonaise aux abois. Les soldats japonais surpris par l'initiative soviétique et épuisés par des années de combats, se livrent sans combattre. Le 11 août, c'est le sud de l’île de Sakhaline qui est conquis. Les jours sont désormais comptés avant que le Japon ne rende définitivement les armes...
Reste l'épineux problème de l'empereur...

Commandant suprême des Forces Alliées, Douglas Mac Arthur, qui a eu la difficile tâche de gouverner dans le Japon d'après-guerre pour y établir la démocratie, avait parfaitement bien compris qu'il n'avait rien à gagner, à destituer et à condamner l'empereur Hirohito. Figure divine et sacrée, Hirohito était le garant de l'unité du peuple japonais, le lien suprême et symbolique par lequel chaque Japonais avait le sentiment d'appartenir à une seule et même famille. Mac Arthur, avait compris qu'envoyer l'empereur à la potence, c'était prendre le risque de faire plonger le Japon dans l'anarchie et le chaos, c'était surtout l'assurance que des millions de Japonais se seraient insurgés contre l'occupant américain. En sauvant l'institution impériale, Douglas Mac Arthur, se sentant investi d'une mission pacificatrice, réussit à mettre le Japon sur la voie de la démocratie et à mener à bien les réformes politiques.
En 1946, après d'âpres débats et moult négociations, le Japon se dote d'une nouvelle Constitution et entre dans une nouvelle ère. Mais c'est déjà une autre histoire...



Bonus :


-Moi, Claude Eatherly, j'ai détruit Hiroshima : Avec la verve qu'on lui connaît et son sens épique du récit, Alain Decaux raconte Hiroshima..... (Vidéo INA - MP4 - 65mn)

Le plus long jour du Japon : Alain Decaux revient sur les derniers événements qui ont amené à la capitulation du Japon. (Vidéo INA 1972 - MP4 - 51mn)
Hiroshima, douze ans après. (Vidéo INA - MP4 - 14mn)
Hiroshima, 6 août 1945 : date événementielle à partir de laquelle le Japon doit faire face au difficile exercice de mémoire. Alors que la ville de Hiroshima n'a plus d'autre histoire que celle de son anéantissement, comment, dans ces conditions, transmettre le souvenir ? La construction du Mémorial de la paix apporte un début de réponse. Le musée collecte les rares objets témoins du souffle de l'explosion, et l'on y vient non pour comprendre, mais pour s'y recueillir. (HDTV - ts - 26mn)
Hiroshima, le souffle de l'explosion : Si certains Hibakusha se terrent dans le silence depuis plus de 60 ans, d'autres, au contraire, parlent pour mieux exorciser leur souffrance. Voici leur témoignage. (France Culture - 201 Mo - 55 mn Flac)
Michihiko Hachiya :  Journal d'Hiroshima. (6 août -30 septembre 1945) (pdf)
Harry S. Truman : extrait de ses Mémoires, le chapitre V du 1er Volume, consacré à la bombe atomique et à l'entrée en guerre de la Russie. (pdf - 9p)
Hiroshima, le destin des survivants : extrait de la revue Historia. (Pdf - 7p)
-  Ce n'est pas la bombe atomique qui a poussé le Japon à capituler : article absolument édifiant de Ward Hayes Wilson sur les raisons qui ont amené la capitulation du Japon. (Pdf -11p)
Il y a 40 ans, Hiroshima. Fiction radiophonique relatant la construction de la bombe atomique, et l'élaboration du Projet Manhattan, suivi d'un court débat entre Alain Decaux, André Castelot  et Jean-François Chiappe.(Audio INA - MP3 - 51 mn)
- La Une de France-soir du 09 août 1945.(jpg)

- Scannés par mes soins, des extraits de la revue Paris Match consacrée à l'empereur japonais : (Pdf 8 pages)
Sous sa plume très inspirée, Jean Cau dresse un portrait tout en finesse de L'empereur Hirohito. Alors que de facture plus classique, le texte deJean Larteguy, n'en demeure pas moins passionnant.


 Collectif-Paris-Match-Hors-Serie-N-2053-Hirohito-Revue-292841075_ML.jpg

- J'ai lancé la bombe atomique sur Hiroshima par le Général Tibbets. Extrait du Paris-Match Historique, L'assaut final, Hiroshima (Pdf - 8p)
L'Empereur nous réunit, c'est la capitulation écrit par le général Arisue. Extrait du Paris-Match Historique, L'assaut final, Hiroshima (Pdf - 8p)




Kermite.

Lien :


https://1fichier.com/?92c5ubhyri6hs4ghd3si 

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